vendredi 2 juillet 2010


"Mais pourquoi donc errants que nous sommes avons-nous, quoique nous fassions, cette allure de celui qui s'en va..."

Kostas Axelos

jeudi 1 juillet 2010

Parcours


ETAT CIVIL

Né le 03/06/1946 à Sainte Anne en Guadeloupe
Marié le 29 décembre 1990 et père de deux enfants (Vincent et Julien)
Angerville - Grands Fonds 97160 Le Moule
Tel-Fax : 05 90 24 12 57 Mobile : 06 90 55 14 50

FORMATION

1967 Etudes secondaires au lycée de Baimbridge : Baccalauréat sciences expérimentales, Mention Assez Bien
1970 Etudes supérieures aux Beaux Arts de Lille : Licencié en Arts Plastiques, titulaire du CAFAS (certificat d'aptitude à une formation artistique supérieure)
1980 Admis au concours Professeur de lycée professionnel 1er grade (Collège deCapesterre, Lamentin, Raizet)
1986 Professeur de lycée professionnel 2ème grade (Collège du Moule)
2010 Départ à la retraite Juin 2010

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

1973 Décors ornementaux - Immeuble en pierre- Paris XVIII ème
1974 Entreprise ERPIMA : Tailleur sur monuments historiques -Paris - St Germain L'Auxerrois et St Eustache
1993 -1998 Intervenant en Arts Plastiques - CAPL du Lamentin

PRINCIPALES EXPOSITIONS

1979 Centre Culturel Rémy Nainsouta : Variations sur deux thèmes
1982 Hôtel de Ville de Sainte Anne : Sculptures et Dessins
1985 OMCS de Sainte Anne : Sculptures et Dessins
1987 Musée d'Art et d'Histoire de Puerto Rico - Exposition collective
1987 Coopération Franco Caraïbe - Santo Domingo : « Regards sur la peinture
Guadeloupéenne »
1992 Exposition Collective Itinérante Paris-Caraïbe : «Un nouveau regard sur la Caraïbe »
1994 Centre Culturel Rémy Nainsouta : Exposition Collective Internationale « Complément d'objet »
1995 Fort Fleur d'Epée -Festival Intercarîbéen d'Arts Plastiques « Indigo 95 »
1995 5 au 18 Novembre 1995 : Centre Culturel Rémy Nainsouta : « Errances » Exposition Individuelle, sculptures présentées :
1- « Astéroïde » : Bois brûlé (Manguier)
2- « Plus jamais ça !» : Bois (Calebassier et métal)
3- « Gémeaux » : Bois (Mahogany)
4- « Enfermement » : Vitre et Bois : Merisier pays

CREATIONS POUR LES COLLECTIVITES

1983 Jumelage Abymes - Créteil : « Coupeur de cannes » Sculpture en Acajou
1984 GFA (Groupement Français d'Assurances) : « L'Egide » Sculpture en acajou

1987 Ville des Abymes : « Coupeur et Attacheuse » Sculpture monumentale en pierre
1988 Musée Edgar Clerc « Le cri » Sculpture en basalte
1993 Mairie du Moule : « Totem » Sculpture en bois et pierre
2002 Conseil Général : « Mémorial Delgrès » Sculpture monumentale en Pierre et Béton
2004 Petit Bourg : « Trophée pour le prix Carbet des lycéens » Sculpture en Mahogany et Campêche

BUSTES DE PERSONNALITES

1998 Paul Lacavé : Capesterre Belle Eau (Buste en pierre)
1999 Hégésippe Ibéné : Sainte Anne (Buste en pierre)
2000 Rémy Nainsouta : Saint Claude (Buste en bronze)
2000 Le chevalier Saint Georges : Basse Terre (Buste en pierre)
2004 Guy Tirolien : Pointe à Pitre (Buste en pierre)
2009 Berchel, La Désirade (Buste en pierre)
2010 Alexandre Macal Collège de Saint François (Buste en bronze)

COUVERTURES D'OUVRAGES - AFFICHES ET ILLUSTRATIONS

1979 Revue TED (Textes et documents) : Pluie et vent sur Télumée Miracle de Simone Schwartz Bart -Graphismes et dessins
1980 Revue CARE (Centre Antillais de recherches et d'études) : « La mort introuvable»-Dessin
1983 Amnesty International : Affiche
1988 CDDP (Centre départemental de documentation pédagogique) - Patrimoine Culturel-Affiche
1991 OPEN du Crédit Agricole - Affiche
1992 CARE et Chemins Critiques - Hommage à Vincent Placoly - Palimpseste
1994 Couverture du roman de Max Jeanne : « Jivaros »

La démarche de Roger Arékian

« Si l'art est un mensonge qui permet de saisir la vérité » (Picasso), Roger Arékian recherche une vérité, sa vérité....
Il mêle essences précieuses (Mahogany, Acajou, Bois vert), Bois brûlé, Pierre Calcaire, Basalte ou Bronze, associe les matériaux, crée des formes dans l'espace, sculptures en ronde - bosse, rapports rythmiques plein vide, ombre et lumière, et construit une œuvre sculptée avec force et dynamisme. Passages du figuratif aux formes abstraites, parfois organiques, omniprésence de la nature tropicale en perpétuelle germination, retour au figuratif, portraits, autoportraits, hommage à la femme, à Haïti, il explore tous les genres et le chemin qu'il parcourt témoigne de notre époque, mais pas un chemin tracé d'avance, à tout le moins des pistes.
Daniel Maragnès, philosophe et écrivain, le définit ainsi : «... à la fois guide des formes inachevées et porté au plus loin par elles à la rencontre de ses démons intérieurs et de ceux de son époque, à la fois victime et poète des formes, inquiet de la violence du monde qui fait trembler ses mains... » Pour Caroline Bastide, professeur de Sciences économiques sociales, « chaque sculpture est conquête patiemment méditée ».

mardi 29 juin 2010

DELGRES




Je vais vous expliquer ma démarche de création, les matériaux utilisés et le sens de ma recherche !

J’ai choisi d’utiliser la pierre volcanique, le béton, le métal et la symbolique des nombres pour réaliser cette œuvre : plusieurs semaines de recherches et d’esquisses, plusieurs mois de travail en atelier, des semaines de travail de restitution sur le terrain, en gros un an de création !

EXPLICATION


En référence à DELGRES et à ses hommes, j’ai voulu représenter avec ces 40 blocs de pierre, l’immense déflagration de sueur, de poudre et de sang mêlés en ce mois de Mai 1802.

J’ai choisi de les disposer en spirale parce que la spirale est un motif ouvert et optimiste qui évoque l’évolution d’une force, la naissance, la mort, mais surtout la renaissance, et aussi parce que la spirale, pour de nombreux peuples d’Afrique Noire, représente le mouvement des âmes dans la création.

Mais c’est du haut du fort qu’on peut le mieux visualiser cette spirale qui s’étale de 21 mètres de long sur 21mètres de large.

J’ai aussi voulu montrer la violence de l’explosion en positionnant les 40 blocs de pierre volcanique, qui semblent disloqués, sur le parcours de la spirale et parce que le nombre 40, c’est le nombre de l’attente et de l’épreuve.
Vous observez que ces blocs diminuent en taille, sont de moins en moins gros plus on s’approche du centre, pour bien mettre ce centre en évidence !

Sur le parcours de la spirale, à la treizième place, 13, le nombre du recommencement, vous découvrirez un bloc de pierre que j’appelle un palimpseste : c’est un manuscrit sur parchemin dont la première écriture a été lavée ou grattée et sur lequel un nouveau texte a été écrit. Plusieurs textes pouvaient ainsi être superposés. Vous pourrez lire sur ce bloc des mots tirés du discours de Delgrès, comme résistance, oppression, liberté…

Enfin dans un des blocs est fiché un anneau en métal de l’époque esclavagiste, récupéré dans un vieux moulin.
Sur le sol pavé, vous voyez que la taille des spires diminue de la périphérie vers le centre, et qu’elles sont taillées dans la même pierre que celles du fort, selon un rapport harmonique qui vous dirige vers le centre.

21 boulets sont posés sur les spires, parce que le nombre 21 est le symbole de la maturité et de l’accomplissement.



Vous circulerez donc sur une spirale, sur un chemin qui vous conduira de la périphérie au centre, jusqu’à la tête placée en plein centre et qui ne représente pas seulement celle de Delgrès, mais celle de tous les hommes et de toutes les femmes qui se sont sacrifiés et qui sont morts pour que les générations futures puissent jouir de la liberté.

Cette tête mesure 2,40 mètres de haut, elle a été préparée dans mon atelier, d’abord en terre, puis en plâtre et enfin recomposée sur place en béton et montée bloc après bloc.

J’ai voulu enfin que le visage soit conçu comme un édifice, avec une moitié lisse, l’autre cassée sous l’effet des bombardements intensifs, et symboliser ainsi l’habitation d’Anglemont, qui comme vous le savez est le lieu où Delgrès s’est sacrifié avec ses hommes à Matouba.



Ce mémorial est donc conçu comme un parcours initiatique, de la mort à la renaissance, car la spirale vous conduit de la périphérie au centre, devant cette tête qui symbolise la force de ce personnage et la puissance de son geste.